Telegraph-road

Blues pour un chat noir.

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J'aimerais bien cultiver des Citrons avec toi. Dans le Sud de la France, dans un Mas tout crayonnés de nos petits doigts et barbotant dans des milliers de jolies fleurs bleues, roses, rouges, violettes, jaunes, blanches. Et on glisserait une rondelle de citron dans nos bières respectives, on s'affalerait sur le canapé, je me loverais contre toi et on regarderait un vieux film niais qui nous ferait rire aux éclats comme deux enfants de trois ans. Tu serais forcément beau quand tu rigolerais. Tu es déjà trop beau sans rire.
Et on partirait improviser un cache-cache dans les montagnes. Ma chance native me ferait compter jusqu'à huit cent et tu te cacherais juste derrière moi, pour m'embrasser dès que je me retournerais avec mon assurance de gamine. Mon cri de surprise étouffé entre tes lèvres. Ce serait doux et ce serait enivrant, à ne même plus sentir ma bière au préalable.Tout coton, tout doux, tout multicolore. Tu serais mon amant, mon Bob Dylan, mon Superman. Mon Victor Hugo et mon Serge Gainsbourg. Je danserais au milieu des coquelicots rouges, et tu sourirais dans un regard innocent avant de m'attraper et de me faire tomber près de toi dans l'herbe fraîche des matinées d'été. Je te caresserais les cheveux et embrasserais le bout de ton nez, enfantinement, avant de me lever en courant me réfugier au fond de la véranda, baignée dans ma peinture opulente. J'effleurerais du bout de mon index mon chevalet plein de poussières d'étoiles et lèverais mes yeux sur le visage serein de la montagne en face de moi. Un rictus sur mes commissures. Tu serais toujours dans l'herbe, et je m'approcherais de toi, et tu jouerais de la guitare, et tes accords embelliraient toujours mieux la plus implacable beauté qu'est la nature que Dieu a donné comme création. Et j'embrasserais la naissance de ton cou. Et je te chuchoterais des mots doux dans le creux de l'oreille avant de te laisser à tes utopies musicales pour te cuisiner des petits plats tout tendres et tout amoureux pour le repas du soir.

On prierait ensemble, les coudes posés sur la table de jardin, la Bible reposant à côté de nos souffles attendris, longue des souvenirs de foi partagée à deux.Tu soufflerais sur mes paupières lorsque je m'endormirais dans tes bras, pendant que tu regardais ton programme à la télévision. Et tu me ferais voler dans les nuages lorsque j'aurais réussi mes partiels de Master 2 en Droit du Travail, et on boirait deux coupes de champagne, les pieds dans la piscine, parce que je serais enfin avocate. Et tu rigolerais aux éclats lorsque je te raconterais la séance de remise des diplômes en mimant les gestes avec emphase. Et je ne t'aimerais pas pour toujours. Toujours résonne comme une fatalité remise à plusieurs années, comme un vulgaire mot que la jeunesse d'aujourd'hui emploie pour définir les traits de l'éphémère et du superficiel. Mais je t'aimerais tous les jours de ma vie. Comme une promesse sucrée au goût des bonbons les plus raffinés de l'enfance. Le goût de l'Amour papilloté dans du papier indéfectible.

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