Telegraph-road

Blues pour un chat noir.

Et rire aux éclats, deux petites jumelles baby-sittinguées de quatre ans dans chaque main.
Un matin de décembre, prendre ses valises et partir évangéliser en Afrique.
S'asseoir à côté d'un sans-abris, tendre la main près de la sienne, lui sourire et lui faciliter la vie l'espace de quelques heures.
Pleurer sur un banc parisien, sous la pluie, sous le voile de la solitude.
Ouvrir soudainement les yeux, une nuit à trois heures du matin, et se dire que oui, on vient de tomber amoureux.
Sauter dans les bras de son meilleur ami, un jour de printemps où les pétales tombent sur nos épaules chétives.
Lire un bon livre, au fond de son lit, bercé par la chaleur des draps, un soir où la pluie cingle la fenêtre.
Donner vie à un vinyle de Jazz, un matin au bord de sa fenêtre, une tasse de café brûlante, à regarder la houle des gens prendre naissance.
A l'aube d'un samedi matin, cuisiner un mignard petit-déjeuner pour la famille qui dort, à fredonner du Gainsbourg.
Une douce matinée d'été, poser son chevalet au fond d'un jardin à l'anglaise et peindre l'éther du souvenir.
Et vivre, vivre vraiment.

Si comprendre est comme une lumière émule, il serait intéressant que je resplendisse implacablement. Choix placides en contrepartie de l'ambivalente tergiversation. Je suis en filigrane d'une vie qui dévide ses écheveaux si loin de moi, mais si près à la fois. A l'arrière d'un train, à regarder les paysages défiler, les saisons s'exprimer, souffler leur dernier flocon ou leur dernière feuille verte. Le tourbillon du vent de la maturité qui prend aux tripes, assiégeant le limon de l'esprit. J'attends mon fanal, sous la pluie indolente de Paris insolent. Diligence des mots qui tricotent des frontispices utopiques au bout de mes doigts ; au bout de mon coeur.
Entre deux rayons de soleil, à attendre la vélocité de celui qui me réchauffera, frêle enfant, le premier.

J'aimerais être un grand écrivain, enclin d'une grande réflexion littéraire - d'une sensibilité intelligente ; l'artiste.
Ecrire des métaphores poétiques sur le cristal et la vie, sur Dieu et la vie éternelle, sur l'amour et... la cristallisation des sentiments. Gainsbourg l'a fait : l'Anamour des courants fous, des courants flous. Ce que l'humain vit de peurs plurielles, ça en ferait rire Boris Vian. L'ogive de la peur écrase et obstrue la sagesse consciente d'un être humain. C'est irréductible, il faut quantifier sa mesure réelle. La peur est quantifiable. 100 grammes de peur, Hocus Pocus sait le dire, alors qu'attendons-nous ? Peurer, pleurer, apeurer et apleurer ; litote merveilleuse, plaît-il.

Elle lui chuchotait des mots tendres aux cols de ses chemises,
subrepticement, sans jamais qu'il n'entende.

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Monsieur Jazz,
si pas trompette sous sapin de Noël,
moi finir en putréfaction.

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